Aujourd’hui est un grand jour ! Non pas que les calculs de stocks et de chiffre d’affaires m’aient délassé le cerveau en début de journée, ou que les frasques de mes p’tits monstres adorés m’aient laissé tout loisir de me prélasser sur mon tabouret Ikéa pendant le dîner, mais surtout, surtout, parce que trois cartons ont été livrés… contenant les patrons de couture Bébé que j’avais enfin réussi à envoyer chez l’imprimeur quelques jours auparavant !
Depuis le temps que j’avais initié mon travail sur cette collection Bébé pour l’Atelier des cigognes, je désespérais de parvenir enfin à boucler les premiers patrons. J’avais offert, en cadeau de naissance, une première robe chasuble pour la filleule de mon mari… qui aura 3 ans le mois prochain. Ma fille aînée avait porté les premiers prototypes de la robe, du pantalon doublé, de la brassière. Mais c’est finalement ma deuxième fille née entre temps qui portera les versions finales des modèles ! Comme toujours et comme chaque semaine, un tas d’urgences se rajoute brutalement au programme de travail que l’on se fixe résolument le lundi matin pendant le petit déjeuner. Et l’on se retrouve un vendredi soir en ayant la vague impression de ne pas avoir avancé d’un pouce sur les projets dits moyen-terme, à savoir et au hasard le développement de nouveaux patrons. Bref, au fil du temps, les semaines passent et se transforment insidieusement en années qui passent.
Pour être honnête, le patronnage, la couture et la réalisation de prototypes ne sont pas les étapes les plus chronophages dans la préparation d’un nouveau patron. Cela nécessite évidemment du temps et du travail, mais offre en échange beaucoup de plaisir et de « liberté créative ». En revanche, quand il s’agit de numériser sur un malheureux scanner A3 une large planche de patron dessinée au crayon sur du papier kraft, de passer des heures sur Illustrator à redessiner chaque empiècement ou à créer les schémas explicatifs de la démarche de couture, c’est une autre paire de manches.
Voilà donc les premiers patrons de couture Bébé de l’Atelier des cigognes. Initialement, je pensais attendre d’avoir terminé les autres patrons qui sont dans les tuyaux pour sortir une collection un peu plus consistante. Mais j’avoue que je n’avais plus le courage de ronger encore mon frein et de prévoir cette collection pour une autre saint glin-glin !
Seule ombre au tableau de la journée mais non des moindres, je viens d’apprendre le décès brutal de l’un des initiateurs de notre site internet. Il avait 32 ans et un scooter qu’il n’aurait peut-être pas dû acheter. Comme quoi la vie ne tient vraiment qu’à un fil. Pensons à ceux qui nous ont quittés et concentrons-nous sur l’essentiel.